Lapidation : pouvons-nous stopper ce châtiment barbare ?

Publié le par flammesdumonde

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La lapidation est un moyen d’exécution par torture qui a longtemps été appliqué dans tout le bassin méditerranéen. De nos jours, cette punition est encore utilisée dans certains pays, principalement contre des femmes. L’idée qu’un tel châtiment puisse encore exister au XXIème siècle est tout simplement insupportable, mais pouvons-nous agir pour empêcher les pays concernés d’y avoir recours ?

Actuellement, le cas de l’Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à mort par lapidation, provoque la mobilisation de toute la communauté internationale. L’appel des centaines de milliers de personnes ayant signé la pétition contre la condamnation à mort de cette femme a poussé les autorités iraniennes à suspendre son châtiment. Il s’agit d’un petit pas, mais il démontre qu’une forte mobilisation peut influencer les autorités qui ont recours à ce type de pratique.

 

La lapidation de nos jours

La mort par lapidation est une peine encore appliquée dans certains pays régis par la charia : Afghanistan, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Kurdistan irakien, Iran, Nigeria, Pakistan, Somalie, Soudan, Yemen.

Cette exécution se déroule sur la place publique. En général, avant que la lapidation ne commence, on enveloppe la personne condamnée dans un linceul (celui qu’elle portera dans son cercueil). Lorsqu’il s’agit d’un homme, ce dernier est enterré jusqu’à la taille, les bras dégagés. Lorsqu’il s’agit d’une femme, elle est enterrée jusqu’aux épaules, ce qui lui empêche de pouvoir se protéger avec les bras.

Le code pénal iranien définit ainsi les conditions de l’exécution : « Les pierres utilisées pour infliger la mort par lapidation ne devront pas être grosses au point que le condamné meure après en avoir reçu une ou deux. Elles ne devront pas non plus être si petites qu'on ne puisse leur donner le nom de pierre. La taille moyenne est choisie généralement afin de faire expier la faute par la souffrance ».

Les lapideurs – des hommes - doivent rester à une quinzaine de mètres de leur cible. Ils peuvent choisir soit des pierres coupantes, qui provoqueront des saignements spectaculaires, soit des pierres rondes qui finiront par briser les os et provoquer des hémorragies internes fatales. La mise à mort peut prendre plusieurs heures, dans d’atroces douleurs.

 

Le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani

Sakineh Mohammadi-Ashtiani, Iranienne de 43 ans, veuve et mère de deux enfants, est emprisonnée depuis 2005. En 2006, elle est condamnée et reçoit 99 coups de fouet pour avoir entretenu une « relation illégale » avec deux hommes après la mort de son mari. Par la suite, elle restera en prison et sera accusée d’avoir eu une relation adultère avant le décès de son époux, des aveux qu’on lui a soutirés par la violence et qu’elle a aussitôt niés. Mais c’était trop tard, en Iran, l’adultère est puni par la mort par lapidation.

Sakineh Mohammadi-Ashtiani était censée être exécutée prochainement, mais c’était sans compter le soutien infaillible de ses enfants et la mobilisation de la communauté internationale. Une pétition demandant la libération de Sakineh a été signée par plus de 140 000 personnes, anonymes et célébrités des quatre coins du monde. Cette pression a poussé les autorités iraniennes à suspendre sa condamnation. Mais attention, alors que, le 8 juillet, l’ambassade d’Iran à Londres déclarait que Sakineh ne serait pas lapidée, deux jours plus tard, le Secrétaire général du Conseil supérieur des droits de l’homme en Iran, Mohammad Javad Larijani, déclarait : « Notre système judiciaire ne peut changer sa décision en raison d’attaques occidentales et de la pression des médias ».

Des actes d’intimidation commencent à être exercés sur les proches de Sakineh, notamment son fils et son avocat. Ce dernier est d’ailleurs recherché depuis quelques jours par les autorités iraniennes et sa femme et son frère ont été arrêtés le samedi 31 juillet.

Le même jour, le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a proposé d’accorder l’asile politique à Sakineh Mohammadi-Ashtiani. «Je voudrais appeler mon ami Ahmadinejad, le Guide suprême de l'Iran, et le gouvernement de l'Iran à permettre au Brésil d'accorder l'asile politique à cette femme», a déclaré Lula lors d'un meeting. Tout en expliquant qu’il avait «du respect pour les lois d'un pays», il lui propose de «l'accueillir au Brésil».

Espérons que ce nouveau geste fort permettra à cette femme d’échapper à la barbarie et de sortir de cet enfer qu’elle vit depuis cinq ans.

Vendredi 30 juillet, elle adressa ce message à ceux qui la soutiennent : “Je suis Sakineh Mohammadi-Ashtiani. De la prison de Tabriz, je remercie tous ceux qui sont en train de penser à moi. Je suis désormais silencieuse et triste car une partie de mon cœur demeure gelée.

Le jour où j’ai été fouettée sous les yeux de (mon fils) Sajjad, j’ai été dévastée et ma dignité autant que mon cœur ont été brisés.

Le jour où j’ai reçu la peine de lapidation, a été comme une chute dans les abîmes et j’ai perdu connaissance.

Souvent la nuit, avant de m’endormir, je me demande comment quiconque peut se préparer à me jeter des pierres à la figure; (…) Pourquoi? J’ai peur de mourir. Aidez-moi à rester en vie et à pouvoir serrer mes enfants dans mes bras”.

 

Signez la pétition pour libérer Sakineh Mohammadi-Ashtiani

http://freesakineh.org/fr/

 

Sources

http://www.iran-resist.org/media1126

http://iran.blog.lemonde.fr/2010/07/11/la-lapidation-en-iran-cest-bien/

http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Cette-femme-risque-toujours-la-lapidation-203843/

Publié dans Traditions

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