AFGHANISTAN : RISQUER SA VIE POUR ALLER A L’ECOLE

Publié le par flammesdumonde

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Samedi 12 juin 2010, environ 60 écolières de la région de Balkh en Afghanistan ont dû être hospitalisées suite à une tentative d’empoisonnement au gaz. On ne compte même plus le nombre d’attaques de ce type ciblant les écoles de filles en Afghanistan. Autre pratique devenue tristement courante : les jets d’acide au visage des écolières.

 

LA SCOLARISATION DES FILLES N’EST PAS UNE EVIDENCE

De 1996 à 2001, le régime taliban a interdit aux filles d’aller à l’école et a fermé les établissements qui leur étaient réservés. Depuis la chute de ce régime, les Afghanes ont normalement le droit d’étudier, mais dans la pratique, seule une minorité en bénéficie.

Actuellement, seulement 30% des filles en âge d’aller à l’école sont scolarisées en Afghanistan. Pour les familles, l’instruction d’une fille ne représente que peu d’intérêt puisque les femmes sont censées passer leur vie à la maison. De plus, une fois qu’elles savent lire et écrire, elles deviennent un peu plus indépendantes et risquent de devenir moins dociles vis-à-vis de leur famille ou de leur mari. Enfin, le fait que la majorité des enseignants soient des hommes dérange fortement les parents (mais comme les fillettes ne vont pas à l’école, il est logique qu’il y ait un manque de femmes enseignantes).

Pour celles qui ont la chance d’avoir une famille qui choisit de les scolariser, les choses sont loin d’être simples, elles s’avèrent même périlleuses.

 

UN COURAGE EXCEPTIONNEL

Les extrémistes opposés à la scolarisation des filles n’hésitent pas à attaquer ces dernières afin de les dissuader d’étudier.

Un matin de novembre 2008, à Kandahar, deux hommes ont jeté de l’acide au visage de 15 femmes, étudiantes et enseignantes, alors qu’elles étaient sur le chemin de l’école. Après plusieurs semaines de souffrances pour soigner leurs visages défigurés à vie, ces femmes ont décidé de retourner étudier.

Susan Ibrahim, une des étudiantes victimes de cette attaque est toujours déterminée : « Je suis en terminale. Je continuerai mes études. Ce type d’action ne m’empêchera pas d’être diplômée ». Aqila, une autre étudiante : « Je veux être médecin. Si nous n’allons plus à l’école, alors je devrai rester à la maison et ne rien faire ». Même les enseignantes s’accrochent : « Nous ne faisons qu’instruire notre jeunesse. Ils ne peuvent pas nous arrêter. Même s’ils me brulent, je n’arrêterai pas. Je viendrai à l’école et j’enseignerai ».

Jets d’acide, empoisonnement par gaz toxique, ces actions radicales ne parviennent pas à décourager ces jeunes femmes qui ont été privées d’éducation durant les années du régime taliban. Elles savent que l’instruction est la clé pour qu’elles aient une place légitime dans la société afghane.

 

VERS UN RETOUR EN ARRIERE ? 

Malgré les dangers que cela représente, de nombreuses filles afghanes tiennent à être scolarisées. D’après l’Unicef, on peut espérer d’ici 2013 une hausse de 20% du nombre de filles inscrites à l’école. L’Afghanistan ne se reconstruira pas si ses femmes ne peuvent être scolarisées. L’éducation est une des clés pour le développement d’un pays et en priver toute une partie de la population ne peut qu’être néfaste.

Cependant, l’amélioration des conditions des femmes en Afghanistan reste extrêmement fragile. Récemment, le président Hamid Karzaï a repris le dialogue avec les Talibans. Un geste vu d’un très mauvais œil par les mouvements pour les droits des femmes car le président pourrait vouloir négocier la paix en revenant sur certains droits acquis, notamment des droits des femmes, depuis la chute du régime taliban. Un rapprochement à suivre.

 

COMMENT AIDER ?

http://www.unicef.fr/

SOURCES

http://www.unicef.fr/contenu/actualite-humanitaire-unicef/afghanistan-2-millions-de-filles-lecole-2009-07-08

http://www.unicefusa.org/news/news-from-the-field/feeding-girls-hunger-to.html

http://www.cbc.ca/world/story/2008/11/17/acid-afghanistan.html

Photo : National Geographic

Publié dans Education

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